Journée mondiale du TDAH : mieux comprendre pour mieux vivre ensemble

  Le TDAH, ce n’est pas "être agité" ou "mal élevé"

Commençons par ce qui fâche parfois : non, le TDAH n’est pas une excuse. Ce n’est pas un caprice. Ce n’est pas un problème d’éducation. Ce n’est pas un manque de volonté.
C’est un trouble neurodéveloppemental reconnu scientifiquement, qui affecte le fonctionnement du cerveau, notamment dans la régulation de l’attention, des émotions et de l’impulsivité.

    Il peut se présenter sous plusieurs formes :

• TDAH à dominante inattentive (anciennement appelé “TDA”) : difficultés de concentration, oublis fréquents, distractions permanentes.

• TDAH à dominante hyperactive/impulsive : agitation motrice, difficulté à attendre son tour, réactions impulsives.

• TDAH mixte : mélange des deux profils ci-dessus.

Ce trouble touche enfants, adolescents, adultes – les filles comme les garçons, bien que souvent moins détecté chez les filles, car leur TDAH est souvent plus intériorisé.

  Une réalité quotidienne… souvent invisible

Vivre avec un TDAH, c’est vivre avec un cerveau qui ne filtre pas les informations de la même façon que les autres.
C’est être capable de faire preuve d’une énergie incroyable, d’une créativité débordante… mais aussi de se sentir épuisé en permanence à force de compenser.

C’est vivre avec :

• une hypersensibilité émotionnelle,

• une difficulté à rester concentré malgré toute la bonne volonté du monde,

• des moments de "hyperfocus" où l’on oublie tout, même de manger,

• des oublis du quotidien qui paraissent “ridicules” mais qui, accumulés, sont lourds à porter.

    Et c’est aussi vivre avec le regard des autres :

• Les remarques : “Fais un effort”, “Tu pourrais te concentrer si tu voulais”, “Tu es toujours dans la lune.”

• Les jugements hâtifs : “Ton enfant est juste mal élevé”, “C’est un manque de cadre”, “Les parents d’aujourd’hui…”

  L’amalgame qui fait mal : trouble ou éducation ?

Il est trop facile de confondre un enfant ou un adulte TDAH avec une personne “paresseuse”, “turbulente” ou “mal éduquée”.
Oui, certains enfants sont mal encadrés, comme dans tous les milieux. Mais le TDAH n’est pas une question d’éducation. Il peut toucher des enfants très bien accompagnés, entourés et aimés. Il ne disparaît pas avec une punition ou une meilleure routine. Il demande compréhension, adaptation, accompagnement et parfois traitement.

Accuser les parents d’être laxistes, c’est culpabiliser inutilement ceux qui se battent chaque jour pour aider leur enfant à vivre dans un monde qui ne leur est pas naturellement adapté.
Et c’est aussi invisibiliser le combat des personnes adultes TDAH qui ont appris à masquer, à compenser, à “faire semblant” d’aller bien.

voir le monde autrement

Le TDAH, ce n’est pas juste un handicap. C’est aussi un fonctionnement différent.
C’est avoir un cerveau en mouvement constant, capable de faire des liens inattendus, de percevoir ce que d’autres ne remarquent pas.
C’est aussi avoir une hypersensibilité souvent précieuse, une énergie singulière, un esprit vif. Mais cela a un prix : la fatigue, la surcharge mentale, les critiques mal placées.

Et le plus difficile parfois ? Tolerer un monde trop lent, trop rigide, trop normé, trop carré.
Tolerer que les autres ne comprennent pas. Tolerer qu’on doive s’adapter en permanence… alors qu’on rêve juste d’un peu plus de bienveillance.

  Une invitation à changer de regard

En cette journée du TDAH, je n’ai pas envie de pointer du doigt. J’ai juste envie de dire : écoutons-nous mieux. Observons autrement. Et surtout : arrêtons de juger trop vite.

- Si tu connais une personne TDAH, demande-lui ce dont elle a besoin. Soutiens-la sans vouloir la “corriger”.
- Si tu es concerné·e toi-même : tu n’es pas seul·e. Tu n’es pas “cassé·e”. Tu es différent·e, pas déficient·e.

 En conclusion

Le TDAH n'est pas une mode. Ce n’est pas une excuse.
C’est une réalité neurologique. Et c’est surtout une façon différente de traverser la vie.

Merci à celles et ceux qui prennent le temps de comprendre au lieu de juger, de soutenir au lieu de critiquer.
Et surtout, merci à tous les TDAH qui continuent à avancer avec courage, humour et résilience.

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